“Car le travail, que son discours nous présentait comme une «obligation républicaine», comme une «valeur» susceptible, disait-il, de «sauver le pays», n’existait tout simplement plus : on nous encourageait à travailler alors même qu’il n’y avait plus de travail. Les gens que je croisais avaient tous été licenciés, tous ils avaient été poussés dehors, ils végétaient parce qu’on les avait exclus du travail. Si bien que lorsque le «nouvel élu» répétait le mot «travail» en feignant d’y voir la solution à tous les problèmes, il nous rappelait surtout que nous étions, les uns et les autres, dans une impasse, et combien il était facile de nous contrôler. Je me disais : il y a ceux qui se tuent au travail, et les autres qui se tuent pour en trouver un — existe-t‐il une autre voie ?”
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“...où ceux dont l’existence est récusée par l’économie trouveront une parole, alors la politique existera de nouveaux."
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“Le monde n’est pas complètement asservi. Nous ne sommes pas encore vaincus. Il reste un intervalle, et, depuis cet intervalle, tout est possible.”
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“Le sens de la révolution consiste toujours à sortir de l’esclavage.”
Excertos de: Yannick, Haenel. “Les renards pâles.” Editions Gallimard, 2013
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