Woody Allen numa entrevista à revista francesa Inrockuptibles: “Je me situe dans une zone dépressionnaire ! (...) Je ne crois en rien, si ce n’est ce qu’on voit et ce qu’on vit. On vient au monde, puis toute la vie n’est qu’une suite de hasards, d’accidents, de chances, d’événements aléatoires… La vie n’a aucun sens, l’univers n’a aucun sens, tout ça n’est qu’un vaste phénomène hors de notre contrôle, c’est tragique. On est sur cette terre pour un moment très bref, un jour, en une seconde, on meurt, c’est terminé. Un autre jour, peut-être pas si lointain, le Soleil va imploser, la Terre disparaîtra, et puis encore quelques milliers ou millions d’années et l’univers entier disparaîtra, et là il n’y aura plus rien ! Plus de planètes, plus de lumière, plus d’air, rien, juste l’obscurité et le néant. Et toutes les choses que nous trouvons fantastiques, comme les pièces de Shakespeare, les symphonies de Beethoven, tout cela aura disparu pour toujours.
Oui, on peut obtenir de petits plaisirs momentanés. On tombe amoureux et notre cœur bat plus fort pendant un moment, on peut savourer un diner raffiné, on peut apprécier un match de foot, un film, un concert, oui, d’accord, mais bon, ça ne dure pas, c’est très bref et provisoire. Et surtout, ça ne s’ajoute pas, ça ne change rien à votre destinée finale et à la brièveté de la vie. Tous les quatre-vingts ans environ, on tire la chasse d’eau sur une génération et une nouvelle la remplace. Et cette nouvelle génération vit sa vie, tombe amoureuse, fait une carrière, tout semble important, les enfants, le couple, le boulot, et… flush ! La chasse d’eau terminale. Tout ce qui semblait important disparaît.
(…) Ce que je retiens surtout, c’est qu’il faut se battre pour manger, pour gagner sa vie, il faut sans cesse être en compétition… Tel individu a peut-être l’intention de vous voler, tel autre de vous tuer, il faut faire attention, être sur ses gardes, et à la fin de ces combats quotidiens, on crève. C’est une situation horrible. Tout être humain naît avec ce qu’on appelle un mécanisme de déni qui fait qu’on oublie qu’on va mourir.
(…) Le jour où je serai mort, tout sera terminé pour moi, je n’aurai plus conscience de rien, donc tout ce qui se passera après sur terre ne signifiera plus rien pour moi. Les traces que je laisserai derrière moi seront certes agréables à certaines des personnes qui me survivront et qui aiment mes films, mais moi, ça me fera une belle jambe ! “
É exactamente o que eu penso sobre estes assuntos. Tal e qual!
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